Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gauche ouvrière et chrétienne
9 avril 2008

Conseil de l'Europe : Le fait religieux à l'école

Quelle place dans l'école pour les faits religieux ou liés aux conviction ? Pour la première fois, le Conseil de l'Europe a réuni hier à Strasbourg des experts des grandes familles religieuses de toute l'Europe pour y réfléchir. Rapporteur général de cette rencontre, le sociologue Jean-Paul Willaime, en donne les clefs.

Quel est le statut de cette rencontre, un simple échange ? - C'est un événement novateur : le Conseil de l'Europe provoque un dialogue ouvert et transparent avec des représentants des grandes communautés religieuses et des conceptions non-religieuses de l'homme et du monde. Il le fait sur la base des grandes valeurs du Conseil : état de droit, démocratie, droits de l'homme. Notre thème est celui de l'enseignement des faits religieux et des convictions dans les écoles publiques ou subventionnées. On pourrait s'étonner d'une entorse à la laïcité ? - Il n'y a aucune ambiguïté. Le choix du Conseil de l'Europe est celui d'une laïcité d'intelligence et de dialogue qui respecte trois principes : la liberté de religion (y compris celle de ne pas avoir de religion et d'en changer si on en a une), l'égalité des droits et devoirs des personnes croyantes ou non, l'autonomie respective du religieux et du politique. Il ne faut pas identifier le concept de laïcité avec le système français de la France de l'Intérieur... En Alsace, on le sait bien, compte-tenu du statut des cultes et de la présence de la religion dans l'école publique. Pourquoi enseigner le fait religieux ? - L'enseignement des religions et des convictions pour tous les élèves européens serait une contribution à l'éducation citoyenne. L'Europe est marquée par une diversité religieuse croissante. L'enseignement doit inclure une éducation au pluralisme. Cela permettra aux élèves de découvrir la richesse des traditions religieuses et humanistes qui font partie de l'héritage européen. Quelle place alors pour les croyants ? - Il est important de comprendre aussi que les religions sont des traditions vécues. On apprend le respect de la différence, celui d'une autre façon de voir le monde. Le choix du Conseil de l'Europe est d'inscrire cela dans le cadre d'une éducation à la citoyenneté démocratique. Cette rencontre, à ce titre, est historique : elle invite les religions et les humanismes à la table du dialogue citoyen. Propos recueillis par

Jacques Fortier

Édition du Mer 9 avril 2008

Publicité
Commentaires
Publicité