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Gauche ouvrière et chrétienne
14 mars 2008

Belgique : L'ONU soupçonne la Flandre de discrimination linguistique

LE MONDE | 13.03.08

BRUXELLES CORRESPONDANT

Le comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) a exigé des explications aux autorités belges sur le code du logement de la Région flamande. Adopté en 2005, il réserve l'accès aux logements sociaux aux personnes qui parlent le néerlandais ou s'engagent à l'apprendre. Le comité onusien demande au gouvernement fédéral de veiller à ce que cette pratique n'entraîne pas de discriminations liées à l'origine ethnique ou nationale.

Cette intrusion de l'ONU dans le débat institutionnel belge a consterné, mercredi 12 mars, les responsables de la Région flamande. Un débat s'est tenu au Parlement régional, ce même jour. L'extrême droite xénophobe du Vlaams Belang a invité le gouvernement à jeter le rapport de l'ONU "à la poubelle".

Le président chrétien-démocrate de la Région, Kris Peeters, a indiqué son souhait d'ouvrir une campagne qui vise à présenter "une image correcte de la Flandre". Son gouvernement estime que l'information offerte par les médias francophones belges et internationaux est tronquée. Il veut répondre aux questions de l'ONU.

"Très fâché", Marino Keulen, ministre régional du logement (libéral) auteur du plan, affirme que l'obligation linguistique est "une mesure sociale par excellence", tendant, selon lui, à améliorer l'intégration. Un propos contesté par la Ligue des droits de l'homme et des responsables politiques francophones. Selon ces derniers, le plan flamand fait partie d'un ensemble plus vaste qui vise à limiter les droits des francophones vivant en Flandre, notamment dans la périphérie de Bruxelles.

La seule voie discordante entendue en Flandre était celle d'une députée écologiste, Vera Dua. Elle a lancé au ministre Marino Keulen : "Vous dites que vous voulez améliorer la vie dans les logements sociaux. Mais vous établissez un lien entre la méconnaissance du néerlandais et une menace sur cette cohabitation. Si je travaillais aux Nations unies, je trouverais cela interpellant."

Jean-Pierre Stroobants
Article paru dans l'édition du 14.03.08.

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