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Gauche ouvrière et chrétienne
12 mars 2008

Parlement européen / Jean-Louis Borloo en visite préparatoire

Unanimité sur le climat, mais..

Le « plan climat » de l'UE sera, avec les questions financières, au coeur du sommet européen de Bruxelles, demain et vendredi. Et c'est à la présidence française de l'UE, qui commence en juillet, de prévoir sa mise en oeuvre.

Strasbourg.-

Le ministre français de l'Écologie Jean-Louis Borloo compte beaucoup sur le Parlement européen pour mener cette tâche à bien. Hier à Strasbourg, il a rencontré les différents groupes politiques pour préparer le travail et insister sur les buts fixés par l'UE, soit à l'horizon 2020, une réduction de 20 % des émissions de CO2, 20 % d'énergie renouvelable et 10 % de consommation de biocarburants. C'est du moins l'objectif fixé il y a un an et qui devrait être précisé lors de la conférence de Poznan en Pologne, fin décembre.

Éviter des délocalisations
encouragées par une fiscalité
européenne trop exigeante

Pour Jean-Louis Borloo, cette étape sera déterminante avant la conférence de Copenhague en 2009 qui doit faire le point sur les objectifs arrêtés à Bali et devant prendre la relève du protocole de Kyoto. L'Europe veut être exemplaire, espérant rallier à sa cause les grands pollueurs de la planète.
Mais si les objectifs font l'unanimité chez les Vingt-Sept - comme l'a également souligné le président estonien Toomas Hendrik Ilves hier en séance solennelle - le consensus se fissure dès qu'on entre dans les détails.
Par exemple, la réduction des émissions de CO2 pose des problèmes à l'industrie automobile allemande qui fabrique surtout des grosses cylindrées. Mais il s'agirait d'un faux problème selon Jean-Louis Borloo, car la concurrence internationale basée sur la « voiture propre » poussera tous les constructeurs à s'adapter très rapidement.
Plus difficile serait la solitude de l'Union européenne. En respectant seule ce « plan climat », elle ferait peser de lourdes contraintes sur ses industries qui délocaliseraient leurs activités dans des pays moins exigeants avec un risque certain pour l'emploi dans l'UE. Pour freiner ces travers, l'Europe devrait envisager de taxer les importations de pays qui n'auraient pas de plan de réduction de CO2 : une menace susceptible d'entraîner une guerre commerciale...

Les vertus écologiques
du biodiesel ou de l'éthanol
seraient loin d'être prouvées

Enfin, le recours massif aux biocarburants pose aussi problème. Selon diverses études scientifiques, leurs effets seraient pervers. D'abord, les cultures à la base de ces biocarburants prendraient en partie la place des cultures alimentaires, faisant flamber leurs prix. Ensuite, en détruisant des écosystèmes naturels - des « éponges » absorbant le CO2 - les cultures à biocarburants contribueraient aussi à la pollution.
Un groupe de travail européen sur « les critères durables » devant encadrer les biocarburants doit remettre ses conclusions début avril. En d'autres termes, les vertus écologiques du biodiesel ou de l'éthanol seraient encore loin d'être prouvées. Et plusieurs pays, parmi lesquels l'Allemagne, affichent déjà leur méfiance.

J.Cl.K.

Édition du Mer 12 mars 2008  DNA

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