Inquiétante Russie

Quand le protégé de Poutine sera élu,de la façon que l'on sait ,n'ayant pour ainsi dire aucun pouvoir puisqu'il sera surveillé par Poutine

Nous verrons et entendrons tous les responsables des différents pays européens saluer ce Président.

mais ,personne ne dira qu'en russie,cette élection était truquée ,qu'il n'y a aucun respect des droits de l'homme que les libertés n'existent pas.

Tous les présidents ou responsable des pays européens se plieront au diktat de Poutine.

Le Président de la G.O.C.

« Les élections libres, la liberté de la presse (...) et le multipartisme demeurent une réalité. Les droits de l'homme sont reconnus comme un principe suprême. » Le Président Russe parle. C'était Mikhaïl Gorbatchev, en 1991. Cette éclaircie brille-t-elle encore en Russie ?

Des élections libres, il ne reste qu'une imposture comme le prouve la farce électorale d'aujourd'hui. Tout le monde connait d'avance le résultat : le favori du pouvoir va gagner. Et pour cause, trois candidats insignifiants lui font face. « Les gens qui aspirent à la démocratie n'auront pas de candidat à la présidentielle », déclare un militant russe (1). Car, les démocrates n'ont pas eu le droit de se présenter. L'un d'entre eux, M. Kasparov, a même été emprisonné. Le truquage des résultats est aussi de retour depuis les précédentes élections. Dans ce contexte, l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a dû renoncer à sa mission d'observation. Les Russes en conviennent, leur nouveau président sera nommé plus qu'élu (2). Ses patrons ? Les services secrets qui ont pris le pouvoir en 2000 et assassinent ceux qui démontrent leur corruption (3).

La liberté de la presse a été mise à mal. Les grandes chaînes de télévision sont contrôlées. Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, 21 journalistes ont été tués dans l'exercice de leur métier (4). Ainsi Anna Politovskaïa qui écrivait, deux ans avant sa mort : « C'est indéniable, la stabilité est revenue en Russie. Une stabilité monstrueuse, telle que personne ne demande plus justice devant des tribunaux serviles et partiaux ; telle que seul un fou oserait encore réclamer la protection des forces de l'ordre gangrenées par la corruption. » (5)

Le multipartisme est lui aussi compromis. Alors qu'un grand parti se développe sous l'aile du Kremlin, « chacun sait que toutes les ressources administratives possibles sont utilisées contre l'opposition» (6). Des opposants ont été assassinés ! On se moque des droits de l'homme.

La Russie s'est débarrassée de l'idéologie communiste. Mais le système demeure et s'adapte au XXI^e siècle, y compris en politique extérieure. La Russie veut s'imposer mondialement en utilisant ses importantes ressources énergétiques : « Le monde des affaires est un instrument aux mains de l'Etat pour atteindre ses objectifs de politique étrangère... Gazprom, n'est pas seulement une structure contrôlée par le Kremlin, c'est en réalité, le Kremlin lui-même à l'intérieur de la sphère du business. » (6) Le chantage au prix du gaz est régulièrement utilisé pour faire plier des pays !

A l'intérieur comme à l'extérieur, la Russie donne d'inquiétants signaux. Il faut soutenir ceux qui, au risque de leur vie, s'opposent au système corrompu. Il faut aussi veiller à ne jamais donner prise au chantage. Construire l'unité de l'Europe et développer notre indépendance énergétique, c'est sauver notre liberté et notre dignité.


(1) Le Nouvel Observateur - 7 Février 2008

(2) Cf. « Compte à rebours à Moscou » Arte 26 Février 2008

(3) Anna Politovskaïa, Alexandre Litvinenko...

(4) Association Mondiale des Journaux - Juin 2007

(5) In « La Russie selon Poutine » Anna Politoskaïa - éd. Folio documents.

(6) In « Moscou et le Monde - L'ambition de la grandeur : une illusion ?» - Sous la direction de Anne de Tinguy - éd.Céri Autrement

Jeanne Emmanuelle Hutin       ouest -  france  02/03/08