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Gauche ouvrière et chrétienne
15 janvier 2008

À l'hôpital, les 35 heures sur la corde raide

Que ce soit Sarkosy,le gouvernement ou ceux de leur majorité et sans oublier le patronat disent que les 35 heures les français n'en veulent plus et qu'il faut travailler plus pour gagner plus.

Nous avons encore ,aujourd'hui la preuve du contraire.

Beaucoup de salariés ,du privé et du public ,veulent garder les 35heures et

ne sont pas pour le slogan travailler plus pour gagner plus ,car c'est plus tôt :travailler plus pour gagner moins et faire en sorte que les patrons gagnent plus

Et certains de gauche devraient aussi tenir compte de ce que veulent réellement les salariés,du privé et du public

Le Président de la G.O.C.

mardi 15 janvier 2008

Le docteur Thomas Klotz, 32 ans : « On a signé pour une spécialité qui bouge. C'est le calme et puis, soudain, la tempête. » : Vincent Mouchel

Gouvernement et syndicats se retrouvent aujourd'hui. Objectif : s'accorder sur le paiement des RTT accumulées depuis cinq ans. Sur le terrain, il y a urgence.

L'hiver, les vents, les pluies et la dépression post-fêtes : ce jour-là, c'est le coup de feu aux urgences. Beaucoup de personnes âgées mal en point. Aux manettes du service, dont la porte à battants est barrée d'un « en grève », deux jeunes médecins. « On a signé pour une spécialité qui bouge. C'est le calme et puis, soudain, la tempête. On est dans l'adrénaline. Palpitant. »

Mais Thomas Klotz, 32 ans, tout comme son collègue Hervé Roguedas, 31 ans, n'ignore pas que la médaille a son revers. À l'hôpital de Carhaix (430 lits, 600 salariés dont 30 médecins), dans le Finistère, comme ailleurs.

« Marre de la bobologie »

Ces dernières années, les cadences, les charges de travail n'ont cessé de s'alourdir. « Les gens viennent pour n'importe quoi, n'importe quand, déplore Thomas Klotz. Marre parfois de faire de la bobologie. On est là pour les vraies urgences, les cas de détresse vitale. » Voilà des urgentistes lassés de « faire 48 heures payées 39 », harassés par les « temps additionnels » (heures supplémentaires).

Depuis plusieurs semaines, dans tout le pays, la grève touche les urgences, sans pour autant en affecter le fonctionnement. À Carhaix, ils sont cinq médecins dans un service des urgences qui enregistre chaque année près de 10 000 entrées. « Cinq alors qu'il faudrait au moins 6,6 équivalents temps plein », reconnaissent le directeur de l'hôpital, François-Louis Berthou, et la jeune directrice adjointe des ressources humaines, Morgane Bidault.

Les urgentistes ne courent pas les rues

Depuis que leur établissement est passé aux 35 heures, début 2002, les médecins bénéficient chaque année de dix-neuf jours de RTT. Vingt-trois d'entre eux ont ouvert un compte épargne temps (CET). Pour « anticiper un départ en retraite, préparer une année sabbatique... ». Une formule qui, dans l'immédiat, arrange sans aucun doute l'administration.

« Au 1erjanvier 2007, cela représentait un total de 784 jours, soit près de quatre équivalents temps plein sur une année », note le directeur. Comptabilité précise parce que la gestion d'un établissement hospitalier se fait de plus en plus sur la corde raide. Avec un budget de 28 millions d'euros, Carhaix affichait, à la fin de l'année, un déficit d'un million d'euros. Autant dire que, dans ce contexte, les sommes nécessaires à l'organisation des 35 heures ne sont plus provisionnées.

« Si, par exemple, un médecin décide de puiser dans son CET pour partir un mois, explique Morgane Bidault, il faut le rémunérer ainsi que son remplaçant. Problématique sur le plan budgétaire à moins de bénéficier d'un complément financier. » Sans compter le casse-tête des remplacements dû à une démographie médicale défaillante.

Les urgentistes, anesthésistes ne courent pas les rues. Tout comme les sage-femmes, kinés ou manipulateurs en électro-radiologie. Et Carhaix, en plein centre-Bretagne, à une heure de route de Brest, Quimper ou Lorient, n'attire pas les jeunes médecins, plus habitués à la vie citadine.

Pour les infirmières, aides-soignantes, administratifs, le passage aux 35 heures s'est déroulé sans trop de frictions. Avec la création de 33 équivalents temps plein. Le temps de travail a été annualisé et les organisations repensées. Ils ne sont qu'une dizaine (sur 570) à avoir choisi le CET pour y placer tout ou partie de leurs dix-sept jours de RTT.

« Revenir sur les 35 heures ? Sûrement pas ! »

Les heures supplémentaires ? « Il y en avait 3 500 au 31 janvier 2007, fait remarquer le directeur. On s'arrange pour les rendre au personnel en début d'année. »Cet après-midi là, en « gastro », c'est un cri du coeur. « Revenir sur les 35 heures ? Sûrement pas ! », lâche Sandra, agent de service. « Notre travail est lourd, physiquement, psychologiquement, renchérit Catherine, infirmière. J'ai besoin de jours pour me poser. Travailler plus pour gagner plus, si c'est pour s'écrouler après, non. »

Marc PENNEC.

ouest - france

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