Ils passent leur permis de conduire à l'étranger
A vouloir laisser le permis aussi cher en France et aussi difficile,par rapport aux autres pays européens ou meme dans d'autres pays étrangers,les Français vont donc passer leur permis dans les pays ou :
ils payeront bien moins cher
et ou ils ont plus de facilité pour l'obtenir
Cela changera quand nous aurons un gouvernement qui comprendra que pour tous le permis de conduire n'est pas un luxe mais une obligation:
pour travailler
pour trouver un emploi
entre autres
Le Président de la G.O.C.
« J'ai acheté mon permis de conduire au Sénégal. Ça m'a coûté 150 euros.» Parti travailler quelques mois dans une ONG, il y a dix ans, Frédéric en a profité. « Là-bas, il suffisait de payer. Ensuite, j'ai appris à conduire avec des amis dans la brousse.» Pour passer son permis à l'étranger, une seule condition : y résider au moins six mois. Une clause destinée à éviter le « tourisme du permis de conduire », mais qui n'est pas appliquée partout avec la même rigueur. « Je n'avais pas l'attestation de résidence, se souvient Frédéric. Mais je connaissais quelqu'un, qui connaissait quelqu'un... Tout s'est fait par magouille, très facilement.» De retour en France, Frédéric a, sans difficulté, échangé son permis sénégalais contre un permis français, en vertu de l'accord de réciprocité entre les deux pays. Plusieurs dizaines de pays délivrent des permis échangeables en France.
Partie au Québec pour ses études, Cécile, Française de 24 ans, prépare ainsi son permis à Montréal: « Ça me coûte 450 dollars canadiens (305 euros) et c'est beaucoup plus facile qu'en France. L'auto-école n'est même pas obligatoire. J'ai eu mon code en un mois et au bout de 12 leçons, je pourrai m'entraîner sans moniteurs, avec des conducteurs expérimentés.» Les permis obtenus dans les pays de l'Union européenne n'ont même pas besoin d'être échangés. Un Français peut rouler toute sa vie avec un permis anglais ou espagnol. Tentant pour les étudiants en échange universitaire dans des pays comme la Pologne (300 euros) ou l'Italie (850 euros mais épreuve peu difficile).
Finalement, seuls les titulaires de permis délivrés dans des États hors Union n'ayant pas signé l'accord de réciprocité doivent repasser leur permis. Toutefois, des failles existent. « J'ai passé mon permis au Chili en un mois pour 150 euros, raconte Tomas, étudiant franco-chilien. Ensuite, je suis allé au Club Automobile du Chili. Ils m'ont fourni pour 25 euros un permis international valable un an et renouvelable autant de fois que l'on veut. »La difficulté d'obtention du papier rose en France explique en grande partie ces pratiques : il coûte entre 800 et 1200 euros, le taux d'échec au premier examen est de 50% et le temps d'attente pour un deuxième passage va jusqu'à huit mois. Au final, la facture atteint souvent 1 500 euros, voire plus en cas d'échecs répétés.
Une situation paradoxale donc : alors que son objectif est d'accroître la sécurité sur les routes, le renforcement de l'examen favorise des pratiques à l'encontre de l'effet recherché. Plus grave, des conducteurs dont le permis est suspendu vont le repasser ailleurs dans l'Union européenne. Une pratique illégale et peu fréquente, mais suffisamment préoccupante pour que la Commission de Bruxelles ait décidé de créer un modèle unique de permis avec une base de données centralisée. Mise en circulation prévue en 2012.
Tiphaine BOUCHER-CASEL.
Ouest - france