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Gauche ouvrière et chrétienne
4 janvier 2008

analyse:Comment l’Elysée s’est fait duper par Damas sur la question libanaise

Nous voyons que nous avons un Sarkosy et un Kouchner,un gouvernement bien naif

sur le plan internationale;ils ont cru pouvoir faire la meme proposition à la Syrie comme ils l'ont fait à la Lybie

La rupture tant que Sarkosy se vantait de faire par rapport aux précédents Présidents Français,n'aura été qu'un feu de paille

Ne pouvant imposer sa méthode ,son dictat à l'étranger alors Sarkosy "se vange" sur la politique intérieur

Le Président de la G.O.C.

JEAN-PIERRE PERRIN

QUOTIDIEN : vendredi 4 janvier 2008

Le Liban est condamné à l’impasse. En suspendant sa coopération diplomatique avec la Syrie, ce qui a provoqué mercredi une mesure réciproque de Damas, Paris a enfin pris acte qu’il n’avait rien à attendre du régime syrien. Ce qui a exaspéré les responsables français, c’est le double jeu syrien. D’un côté, les dirigeants baasistes prétendaient n’avoir aucune influence sur l’opposition libanaise, de l’autre, ils encourageaient celle-ci à demander davantage de ministères clés et de pouvoir.

Ce retour de Paris à la fermeté est néanmoins bien tardif. Il intervient après deux entretiens téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et le président syrien, Bachar al-Assad ; une rencontre début novembre entre Bernard Kouchner et son homologue syrien, Walid Mouallem, à Istanbul et les visites en catimini à Damas, les 4 et 20 novembre, de deux très proches collaborateurs - Jean-David Levitte et Claude Guéant - du président français. «Nous avons estimé, et c’est là un point de rupture par rapport à une époque passée, que nous ne risquions rien en allant dialoguer avec la Syrie […]. En l’ignorant […], nous risquions de conduire la Syrie, par ostracisme, à bloquer le processus» de désignation d’un président libanais, expliquait alors Levitte.

D’où le sentiment aujourd’hui que Paris a été victime d’un marché de dupes, même s’il pourra toujours plaider avoir fait tout son possible pour trouver une solution à la crise libanaise. Celle-ci, qui s’affirme sans précédent depuis la guerre civile (1975-1990), a éclaté en 2006 avec le départ du gouvernement des ministres prosyriens. Elle s’est aggravée depuis la fin du mandat du président proche de la Syrie Emile Lahoud, le 24 novembre. Ce qui intrigue, c’est l’excès de confiance que Paris a accordé à Damas pour sortir le Liban de la crise alors même que se poursuivaient à Beyrouth les attentats imputés au régime syrien. «En échange de sa coopération, Paris a proposé à la Syrie la fin de son isolement diplomatique et un retour sur la scène internationale», souligne le politologue Khattar Abou Diab.

«On pouvait penser qu’une proposition de cette importance, le régime syrien n’irait pas jusqu’à la refuser», confirme un diplomate. C’était, à l’évidence mal connaître Damas, dont l’intérêt de reconquérir le Liban prime sur toute autre considération. L’erreur de Paris a aussi été de négocier sans fixer de délai avec un pays dont la politique a toujours été de chercher à gagner du temps.

Dès lors, loin de faciliter l’élection présidentielle, la main tendue à la Syrie s’est avérée plutôt catastrophique pour la majorité antisyrienne soutenue par l’Occident. Elle a en effet donné aux dirigeants syriens une grande liberté de manœuvre et de négociations. «La médiation française a rétabli le rôle de négociateur influent de la Syrie au Liban. Elle est redevenue un facteur important dans les élections», estimait déjà en décembre Samir Frangié, un député de la majorité antisyrienne. Damas a même reconnu avoir marqué des points : «La Syrie est aujourd’hui plus forte qu’elle ne l’était» pendant ses vingt-neuf ans de présence militaire, avouait récemment son vice-président, Farouk al-Charah. Mercredi, la majorité libanaise, par son chef, Saad Hariri, a fait savoir qu’il craignait que les récentes déclarations syriennes annoncent une prochaine déstabilisation du Liban.

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