L'Eufor se déploiera au Tchad dans quelques semaines, dit Morin

Par Peter Murphy Reuters
ABIDJAN (Reuters) - Des troupes de maintien de la paix de l'Union européenne devraient se déployer dans l'est du Tchad vers la fin du mois ou au début de l'an prochain, mais des équipements importants font encore défaut à cette force, a déclaré le ministre français de la Défense, Hervé Morin.

L'UE doit déployer dans l'Est tchadien, près de la frontière avec le Darfour soudanais, quelque 3.700 hommes dont la moitié seront français, dans le cadre d'une mission de l'Onu visant à protéger civils, réfugiés et travailleurs humanitaires menacés par les débordements du conflit.

Certains pays de l'UE ont toutefois refusé jusqu'ici de remédier aux insuffisances de moyens, ce qui a retardé le lancement de la mission de l'Eufor - qui était censé intervenir début décembre.

"On espère que le déploiement des troupes pourra s'effectuer en fin d'année ou au début de l'année prochaine", a déclaré Morin à des soldats français et à des journalistes en Côte d'Ivoire, où sont stationnées des forces françaises depuis la guerre civile de 2002-2003.

"Nous progressons (...) sur le financement commun, nous progressons parce que l'Italie va fournir la structure hospitalière", a-t-il dit, ajoutant qu'il restait à réunir "un ensemble d'éléments liés à l'aéromobilité, c'est-à-dire aux hélicoptères".

Le général français Henri Bentegeat, chef du Comité militaire de l'UE, indiquait le mois dernier qu'il manquait dix hélicoptères, un troisième dispositif hospitalier et d'autres équipements à la future force européenne.

"Nous avons demandé que ce soit l'Europe qui puisse assurer cette mission. Il appartient aux Européens de remplir leurs obligations. C'est une question de crédibilité pour les Européens", a noté Morin.

Les soldats européens arriveront dans l'est du Tchad à un moment d'instabilité marquée, des affrontements sans précédent depuis des mois y ayant opposé les forces gouvernementales à trois mouvements rebelles alors qu'un accord de paix avait été conclu le 25 octobre.

Des soldats français stationnés au Tchad en vertu d'un accord bilatéral ont gagné ces derniers jours la zone des troubles.

"Nous remplissons les obligations qui sont les nôtres en vertu des accords de défense. Nous ne participons pas aux combats", a dit Hervé Morin sans autres précisions.

L'un des mouvements rebelles tchadiens s'est proclamé vendredi "en état guerre" contre les militaires français, qui fourniront 1.700 hommes à l'Eufor, et contre "toutes les autres forces étrangères" susceptibles d'intervenir au Tchad.