SNCF:cela sent une prochaine grève

Négociations houleuses
à la SNCF

Fabrice Amedeo
29/11/2007 |

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Les syndicats sont sortis mécontents des réunions qui se sont tenues hier.

Pourtant, le sujet à l’ordre du jour n’était pas le plus explosif des négociations engagées pour accompagner la réforme des régimes spéciaux de retraite. Il s’agissait de discuter des mesures salariales et l’accompagnement des fins de carrière. Mais les tables rondes qui se sont tenues hier à la SNCF n’ont pas satisfait les cheminots. François Nogué, le directeur des ressources humaines de la SNCF, a remis sur la table des propositions déjà annoncées pour désamorcer le conflit : la création d’un dixième échelon d’ancienneté, une majoration de pension de 0,5 % par trimestre de travail au-delà de 55 ans et la fin de la mise en retraite d’office. «Le compte n’y est pas, mais nous ne sommes qu’au début du processus», a fait savoir la CGT. «On s’attendait à autre chose, a fait savoir FO. L’entreprise ne respecte pas ses engagements.»

Pour la direction de la SNCF, il y a eu quiproquo. «Les syndicats considèrent comme acquises toutes les pistes de réflexion qui avaient été évoquées et des propositions qui n’ont jamais été acceptées, indique un de ses membres. On ne peut pas additionner tout ce qui a été dit.» Ces réactions sont une bien mauvaise nouvelle pour la SNCF à quelques jours de la réunion du 4 décembre où seront abordés les sujets délicats de la décote et de la désindexation des pensions sur les salaires. Le système de la décote a déjà été assoupli par Xavier Bertrand début novembre.

Préavis pour le 20 décembre

Mais des syndicats exigent encore son abrogation. Le sujet de la désindexation des pensions sur les salaires est plus politique. Cette évolution ne devrait pas faire perdre d’argent aux retraités. Mais elle pourrait provoquer une désyndicalisation des retraités et affaiblir un syndicat comme l’Unsa dont 40 % des adhérents sont des inactifs. Aujourd’hui, un syndicat qui négocie les salaires à la SNCF représente 140 000 cheminots et 300 000 retraités.

Pour l’instant, la direction de la SNCF reste optimiste. Un préavis de grève a toutefois été déposé par la CFDT pour le 20 décembre. Arnaud Morvan, secrétaire général de la CFDT-cheminots, se demande même «si ça ne va pas éclater bien avant le 20 décembre». Une mauvaise coïncidence : la SNCF fête ses 70 ans et inaugure le 21 décembre avec une exposition au Grand Palais à Paris. De leur côté, les discussions qui se tenaient sur le même sujet à la RATP s’éternisaient hier et en fin de journée rien n’avait encore filtré.