ARIS (Reuters) - Plusieurs syndicats d'enseignants ont décidé de soutenir symboliquement la journée nationale d'actions prévue le 31 juillet contre le projet gouvernemental de service minimum dans les transports.
Le principe de cette mobilisation avait été arrêté la veille par la CGT pour dénoncer le texte sur la continuité du service public dans les transports terrestres en cas de grève, actuellement examiné par le Sénat.
L'évocation, mardi soir, par le Premier ministre François Fillon d'un service minimum au sein de l'Education nationale a provoqué la colère des enseignants qui ont décidé de soutenir les salariés du transport.
"L'objectif, (...) c'est d'avoir une mobilisation la plus large possible qui ne s'arrête pas aux transports", a dit à Reuters Annick Coupé, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires après une réunion à la Bourse du Travail avec la FSU, premier syndicat de l'Education nationale.
Dénonçant un texte "inefficace, inutile et dangereux", la syndicaliste s'est inquiétée de "la précipitation du gouvernement à faire passer en urgence ce texte controversé en plein été, alors que les salariés sont en vacances".
"Il ne faudra pas se faire d'illusions sur la participation des enseignants, ils seront en vacances", a toutefois prévenu Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, soulignant le caractère "symbolique" du soutien des enseignants.
Cinq syndicats d'enseignants dont l'Unsa, la FSU, la CFDT, qui rassemblent 80% des personnels du secteur, sont convenus d'une "mobilisation nationale d'ampleur" pour septembre, octobre ou novembre.
LES PARENTS D'ELEVES DIVISES
Ils protestent contre le projet gouvernemental de suppressions de postes dans l'Education nationale. Le chiffre de 17.000 suppressions a été évoqué.
Annick Coupé a estimé que le projet de loi sur un service minimum ouvrait "la porte à d'autres réformes à venir qui sont contestées" par les syndicats et a prédit une rentrée mouvementée. "Il y a beaucoup d'ingrédients pour que les problèmes sociaux soient sur le devant de la scène. Il y a des raisons fortes d'inquiétude sociale".
Outre les suppressions d'emplois dans la fonction publique, elle a cité les retraites, le contrat de travail, les salaires dans la fonction publique ou encore la TVA sociale.
La journée du 31 juillet, pour laquelle aucune grève n'est prévue, sera marquée par des rassemblements à travers la France dont un à Paris aux abords de l'Assemblée nationale, au moment où le texte sur le service minimum sera examiné par les députés.
"Cette journée nationale de mobilisation vise surtout à préparer des initiatives pour l'automne", a dit Annick Coupé.
Du côté des parents d'élèves, l'idée d'un service minimum à l'école est diversement appréciée.
A la Fédération de la Peep, on se dit "tout à fait favorable à ce que les enfants soient au moins accueillis, et pourquoi pas, à ce qu'il y ait une continuité de certains enseignements".
Mais à la FCPE, on doute de l'efficacité du dispositif. "Si c'est pour entasser 50 élèves dans une classe, encadrés par des personnels dont on ne connaîtra ni le professionnalisme ni les compétences, dans des conditions qui peuvent faire craindre pour la sécurité des enfants, je ne vois pas l'intérêt", a déclaré son président Faride Hamana.
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