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Gauche ouvrière et chrétienne
2 juillet 2007

Sud-Liban : les Casques bleus sur le qui-vive

Qui que ce soit qui s'en est pris à la FINUL prouve que cette dernière gène et que donc elle fait bien son travail.

Elle ne doit donc pas se laisser impressionner ,elle doit rester pour maintenir le début de paix dans cette région

Mais il est évident que certains pays vont vouloir retirer leurs hommes s'ils continuaient dis avoir des attentats contre la FINUL et des morts parmi elle;mais ce serait donner raison aux extrémistes d'où qu'ils viennent et ce serait rendre un très mauvais service à la paix dans cette région .

Le Président de la G.O.C.

La Finul craint que les attaques contre ses soldats ne débouchent sur une série d’attentats.

Par Isabelle Dellerba

QUOTIDIEN : samedi 30 juin 2007

«J ’étais en patrouille»,  raconte le sergent-chef Yasmina Nouabi. « Nos supérieurs nous ont dit de mettre immédiatement nos gilets pare-balles et nos casques. Nous avons compris qu’il se passait quelque chose mais ce n’est qu’en rentrant à la base que nous avons appris que des Casques bleus avaient été la cible d’un attentat .» Depuis plusieurs semaines, les soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), savaient que des « menaces sérieuses » pesaient sur eux. Dimanche dernier, une voiture Renault, garée sur le bas-côté d’une route près du village de Khiam, a explosé au passage d’un blindé espagnol. Six hommes ont été tués, deux autres blessés. Nul ne sait pour l’instant s’il s’agit d’un acte isolé ou du début d’une série d’attaques visant à déstabiliser l’ordre précaire régnant ­depuis quelques mois dans la zone frontalière. C’est en tout cas le deuxième incident grave en l’espace de quelques jours. La semaine précédente, pour la première fois depuis la fin de la guerre entre l’Etat hébreu et le Hezbollah, en août 2006, trois roquettes avaient été tirées à partir du Sud-Liban en direction d’Israël

«Cellules dormantes».  Au siège de Naqoura, Yasmina Bouziane, porte-parole adjointe de la Finul, refuse de tirer des conclusions sur les auteurs de ces violences avant la fin des enquêtes en cours mais martèle un message : « Nous sommes déterminés à assurer notre mission jusqu’au bout. Si ceux qui nous ont visé pensent qu’ils vont nous faire partir, ils se trompent .» La Finul renforcée a été mise sur pied suite à l’adoption de la résolution 1701, l’été dernier, par le Conseil de sécurité des Nations unies, pour « contrôler la cessation des hostilités »   et « aider les forces armées libanaises » à établir, entre la ligne frontalière et le fleuve Litani, « une zone d’exclusion de tous personnels armés [.] autres que ceux du gouvernement libanais et des forces de la Finul ». 13 000 Casques bleus sont déjà présents dans le sud et, à terme, ils devraient être 15 000. « Notre présence a été acceptée par tous les partis en présence », souligne la porte-parole. Suite à l’attentat de dimanche, le Hezbollah a nié toute responsabilité et annoncé qu’il menait ses propres investigations. Comme beaucoup, il soupçonne des groupuscules sunnites fondamentalistes d’avoir commis le crime. Les autorités libanaises ont ainsi d’ores et déjà annoncé qu’elles suivaient avec beaucoup d’attention la piste Al-Qaeda. Non seulement, la nébuleuse salafiste avait qualifié la Finul « d’ennemie de l’islam » mais l’organisation Fatah al-Islam, proche idéologiquement du réseau fondamentaliste et retranchée dans le camp palestinien de Nahr el-Bared au Nord-Liban, aurait projeté d’organiser des attaques contre les Casques bleus. Mercredi, le ministre de la Défense, Elias Murr, a indiqué que des « cellules dormantes », liées à ce groupe, pourraient se tenir derrière l’attentat.

«Catastrophe».  Cependant, selon la majorité parlementaire, Fatah ­al-Islam ne travaille pas pour Al-Qaeda mais pour la Syrie. Dès lors, ce serait le régime de Bachar al-Assad qui, utilisant toujours la déstabilisation du Liban comme carte de chantage dans le jeu international, serait en train de menacer de changer la donne au Sud. Mais si les autorités baassistes sont impliquées, quel rôle aurait joué leur allié le plus fidèle au pays du Cèdre, le Hezbollah ? A haute voix, personne ne l’accuse, mais beaucoup se posent énormément de questions. Un militaire européen souligne que rien ne se passe dans la bande frontalière sans que le parti de Dieu, qui contrôle toujours discrètement la zone, n’en soit informé. « Pour frapper la Finul, il a fallu faire des repérages, passer du temps, peut-être une semaine, dans la région. Il est vraiment difficile de croire qu’il n’ait rien remarqué », commente-t-il. Walid Joumblatt, le leader druze, a aussi demandé, à propos du véhicule piégé : « Comment cette voiture est-elle passée ? D’où est-elle venue ? S’ils  [les membres du Hezbollah, ndlr] étaient au courant de la voiture, c’est une catastrophe ; sinon, la catastrophe est plus grande », étant donné que le parti chiite a toujours affirmé qu’il assurait la sécurité dans le Sud. Prudent, il ajoute : « Je pense qu’ils n’étaient pas au courant .» De telles supputations sont en revanche jugées «ridicules» par Amal Saad-Ghorayeb, spécialiste du mouvement dirigé par Hassan Nasrallah. « Ce serait donc la seule force au monde capable de déjouer 100 % des tentatives d’attentats ? Et il serait de mèche avec des intégristes sunnites qui considèrent les chiites comme des hérétiques ? »

Réitérer.  Le colonel Benoît Chaptal de Chanteloup, chef de corps du bataillon français, affirme, lui aussi, que « personne ne peut tout contrôler » et se garde bien de tirer des conclusions hâtives. « Tout ce que je peux dire, c’est que nous sommes vulnérables à ce type d’attaque. Rien ne résiste à 70 kilogrammes d’explosif s». Si un groupe, quel qu’il soit, estime qu’il est dans son intérêt de fragiliser la Finul, voire de la pousser dehors, il risque de réitérer l’opération. « Nous ne tiendrons pas longtemps, aucun pays européen n’est prêt à accepter de lourdes pertes », reconnaît un militaire européen. Le ministre syrien de l’Information, Mohsen Bilal, n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que d’anciens collaborateurs d’Israël étaient présents au Sud-Liban, en d’autres termes, qu’ils auraient pu, sans que personne ne s’en rende compte, participer aux repérages. « Attendons de voir quelle sera la prochaine cible  », dit le gradé européen. Optimiste.

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