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Gauche ouvrière et chrétienne
10 juin 2007

Chagrin et colère après le suicide du père de Jallatte

Un patron comme ce lui la,un père pour ses salariés,il y a longtemps qu'ils n'existent plus;et s'il y en avait encore la mondialisation ,la délocalisation n'auraient pas pignon sur rue comme maintenant.
Mais,dans cette campagne pour les législatives nous n'avons entendu aucun parti politique,aucun candidat parlé de délocalisation et cela n'était même pas dans leur programme.
tant dis que dans celui de la GAUCHE OUVRIÈRE ET CHRÉTIENNE  ça y était.
la délocalisation ,de toute façon,doit être évitée.
Et si les patrons et les actionnaires pensaient un peu plus à leurs ouvriers,ce suicide n'aurait pas eu lieu et les ouvriers seraient plus heureux d'aller travailler.
Mais ,ce qui vient de se passer ,ce n'est surement pas fini avec la droite que nous avons;il faut donc que la droite n'est pas une majorité absolue

Le Président de la G.O.C.


MARSEILLE (Reuters) - Le suicide de Pierre Jallatte, fondateur en 1947 dans le Gard d'une société dont la menace de délocalisation le désespérait, suscite émotion et colère chez les salariés et les élus de la région.

"Ce sont les dirigeants du groupe et les actionnaires qui l'ont tué", a dit aux journalistes Georges Argelies, ancien directeur de la production.

Pierre Jallatte, retraité âgé de 88 ans, a mis fin à ses jours dans sa maison de Nîmes, vendredi, en se tirant un coup de carabine dans la tête.

Son portrait et un drap noir en signe de deuil ont été hissés samedi sur l'entrée de l'usine de chaussures de sécurité à Saint-Hyppolyte-du-Fort, ancien fort construit par Vauban au XVIIe siècle, berceau de la société.

Les habitants continuaient dimanche à défiler devant l'entrée de l'usine pour rendre hommage au défunt dans les registres de condoléances.

Lors de la manifestation contre la délocalisation, prévue jeudi à Alès, où se trouve la seconde usine Jallatte, les salariés porteront un brassard noir en signe de deuil, ont annoncé les syndicats. Les salariés entendent aussi rendre hommage à leur ancien patron lors de ses obsèques, dont la date n'est pas fixée.

Pierre Jallatte n'a pas laissé d'explication à son suicide. La préfecture du Gard dit n'avoir aucun élément particulier sur le lien éventuel avec les problèmes de son ancienne société.

Pourtant, à l'usine de Saint-Hyppolyte, plusieurs amis de l'ancien patron rapportent qu'il déclarait vouloir mourir avant d'avoir vu son usine fermée. Beaucoup veulent voir dans son geste un message et une ultime tentative.

"L'acte de Pierre Jalatte est un acte courageux. C'est le geste d'un homme de grand charisme qui ne supportait pas l'échec. Ce geste, il l'a fait pour nous sauver car il ne supportait pas l'idée que le fric puisse gâcher des vies humaines", a dit dimanche à Reuters Jean-François Anton, délégué CGT de l'usine Jallatte.

PATRON MYTHIQUE

"Il vient une nouvelle fois de prouver son courage. Il a marqué de son empreinte Saint-Hyppolyte-du-Fort et tout le Gard. Que son dernier geste rende vie une fois de plus à la marque Jallatte et à ses salariés pour les années à venir", a écrit sur le registre de condoléances Damien Alary, président PS du conseil général.

Le sort des deux sites de production n'est pas encore scellé, car le groupe italien Jal, qui a annoncé fin mai son intention de les délocaliser en Tunisie, a accepté vendredi, alors même que Pierre Jallatte mettait fin à ses jours, de remettre le projet à l'étude.

Alors que le groupe fait état de graves difficultés financières, les syndicats assurent que la production est rentable et que les affaires sont même en hausse.

Dans ce contexte tragique, les ouvriers de l'usine brossent un portrait idéal et presque mythique de leur ancien patron, qu'ils opposent à la froideur prêtée aux actionnaires.

"C'était un patron à l'ancienne, humain et juste, généreux aussi. Quand j'avais 14 ans, il venait nous chercher pour qu'on ne traîne pas dans les rues", dit Jean-François Anton.

L'homme assure-t-on, ne mégotait pas les augmentations dans les périodes fastes, offrait colis de Noël et vacances aux ski à ses ouvriers.

Il serait allé jusqu'à payer les dettes des ouvriers en difficulté, ou à commander une voiture pour l'épouse d'un de ses cadres muté dans une autre usine. Même en mai 1968, l'usine n'avait pas fait grève, raconte-t-on.

Parti en retraite en 1983, Pierre Jallatte a toujours suivi de près son ancienne usine, dont le sort est à présent entre les mains de financiers américains, Bank of America et Goldman Sachs, entrés en 2005 dans le capital du groupe Jal.

Jean-François Anton le croit, "son geste va contribuer à sauver notre entreprise". "C'est la première fois qu'on fait reculer les fonds de pension américains", dit-il. La société emploie au total 336 personnes dans ses deux usines et dans deux petits sites de Moselle et du Puy-de-Dôme.

 

 

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