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Gauche ouvrière et chrétienne
27 mars 2007

Le pape Benoît XVI appelle à réagir contre l'"apostasie" de l'Europe

En ces temps d'intégrisme, les Eglises sont un des éléments les plus stables de notre société.


Le Président de la G.O.C.

Le pape Benoît XVI appelle à réagir contre l'"apostasie" de l'Europe
         

LE MONDE | 27.03.07 | 14h57  •  Mis à jour le 27.03.07 | 14h57         

                                         

                                      

               
                  
                  





               
                  

Le débat sur l'identité chrétienne et la place des religions en Europe a été relancé par Benoît XVI, samedi 24 mars, à Rome, devant 400 délégués des épiscopats européens, de mouvements laïques et d'autres Eglises invités par la Commission des conférences épiscopales de l'Europe (CCEE) pour le cinquantième anniversaire du traité de Rome.

 

De Jacques Chirac à Lionel Jospin, par respect de sa tradition laïque, la France avait été la première, dans les années 2000-2002, à s'opposer à la mention des racines chrétiennes de l'Europe dans le traité constitutionnel. Ce débat est apaisé dans une France en campagne où la question des relations entre l'Eglise et l'Etat est rarement abordée. Mais dans des pays comme l'Italie ou l'Espagne, l'Eglise est à la pointe de la résistance aux réformes touchant aux moeurs, comme le mariage homosexuel ou l'euthanasie.

Le pape a dénoncé l'"apostasie" de l'Europe, c'est-à-dire la rupture avec son patrimoine chrétien. Dans un discours alarmiste, il a appelé les hommes politiques catholiques à l'"objection de conscience" contre les lois touchant aux valeurs "universelles et absolues" (défense de la vie, de la famille) qui ne supposent aucun "compromis". Pour lui, l'identité de l'Europe est "historique, culturelle et morale", avant d'être "géographique, économique et politique". Elle est constituée de valeurs "que le christianisme a contribué à forger". En l'oubliant, l'Europe risque d'être "mise en congé de l'histoire".

"JE SUIS RÉALISTE"

Angela Merkel lui a répondu, dimanche 25 mars, à Berlin, lors des célébrations du cinquantième anniversaire du traité de Rome. Protestante, fille de pasteur, la chancelière convient que le destin de l'Europe est marqué par son "héritage judéo-chrétien" et que les Européens auraient tort de ne pas "revendiquer" leurs racines. Mais faire référence au christianisme dans de futurs traités européens sera "difficile", admet-elle. "Je suis réaliste et pas trop optimiste", en raison de "profondes traditions séculières de séparation de l'Eglise et de l'Etat".

Pour une affirmation plus explicite des valeurs chrétiennes, Mme Merkel sait pouvoir disposer du soutien du président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, du président polonais Lech Kaczynski, de Romano Prodi, qui a souhaité dimanche que soit "donné aux Eglises un rôle de consultation". Ajoutant : "En ces temps d'intégrisme, les Eglises sont un des éléments les plus stables de notre société."

A Rome, lors de ce congrès catholique, qui a aussi entendu Mario Monti, ancien commissaire européen, et Michel Camdessus, président des Semaines sociales de France, des réseaux militants se sont fédérés : le ZDK (Centre des catholiques allemands), les intellectuels du groupe ZNAK en Pologne, les Semaines sociales de France, l'Action catholique italienne, les intellectuels catholiques de Croatie, etc. La bataille sur la mention des racines chrétiennes dans un futur traité n'a pas été relancée. Comme dit Mgr Hippolyte Simon, délégué à l'Europe de l'épiscopat français : "Ces racines existent. A nous de les faire vivre."

Henri Tincq

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