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Gauche ouvrière et chrétienne
9 mars 2007

Le regard de Deux spécialistes du CALCUL du chômage en France

L' INSEE  n' a pas sorti ses statistiques parce qu'ils sont mauvais pour le gouvernement et Sarkosy en pleine campagne électoral.

En fait ,le nombre de chomeurs en France passe donc bien la barre des 4 millions de chomeur.

en avril 2002,le taux du chomage était de 9% et celui de décembre 2006 serait très proche des 9%;

Donc ce qui fait que le chomage n'a pas baissé en 4 ans et que le gouvernement n'a cessé de mentir pendant tout ce temps tout comme il l'a fait depuis 1995.

La droite n'a donc pas été capable de faire baisser le chomage,alors qu' elle se vante du contraire mais les chiffres eux sont là pour prouver le contraire.

Le Président de la G.O.C.


Le regard de Deux spécialistes du CALCUL du chômage en France

Par François WENZ-DUMAS

QUOTIDIEN : jeudi 8 mars 2007

    

 

Jean-Pierre Revoil

Directeur général de l'Unedic

«Selon la méthode, on compte de 1 à 4 millions de chômeurs»

Le 30 janvier, le directeur général de l'Unédic, Jean-Pierre Revoil, s'étonnait du report de l'enquête Insee. Une décision qu'il juge regrettable parce que, selon lui, les différents modes de calcul des chiffres du chômage ne sont pas contradictoires.

    De combien le nombre de demandeurs d'emploi a-t-il     baissé en 2006 ?

L'évolution du marché du travail s'apprécie de façon dynamique, et son évolution résulte de plusieurs facteurs. La démographie tout d'abord. Elle s'accroît en 2006 d'environ 50 000 personnes. Mais les départs en retraite anticipée sont de 80 000. Il y a donc un solde qui, même si l'emploi restait stable, entraînerait une baisse du chômage. Et puis, l'emploi progresse, d'environ 200 000 salariés dans le secteur privé et de 40 000 dans les autres secteurs. Avec ces deux tendances, le chômage baisse spontanément d'environ 270 000 personnes. C'est à peu près ce que disent les statistiques, que ce soit celles de l'ANPE, de l'Unédic ou du BIT [Bureau international du travail, ndlr].

    Quel est donc le nombre de chômeurs aujourd'hui en     France ?

Je pourrais répondre : entre 1 et 4 millions. Il y a en France aujourd'hui 1 100 000 demandeurs d'emploi indemnisés à temps complet par l'assurance chômage. En y ajoutant les 35 % à 38 % de chômeurs qui travaillent en partie durant leur chômage, nous sommes à 1 825 000 personnes. Le chiffre officiel des demandeurs d'emploi disponibles est 2 130 000. C'est l'indicateur dit "de catégorie 1", dans lequel on trouve des chômeurs indemnisés ou non. Si on y ajoute, la catégorie de ceux qui sont occupés partiellement, nous sommes à 2 580 000 personnes. Et si on prend l'ensemble des chômeurs inscrits, nous sommes à 3 685 000, et à plus de 4 millions si l'on ajoute les 412 000 allocataires de 57 ans et plus dispensés de recherche d'emploi et les 700 000 chômeurs RMistes non inscrits à l'ANPE.

    Alors pourquoi l'Insee a-t-elle du mal à sortir ses     statistiques ?

L'Insee mesure le taux de chômage au sens du BIT, qui permet les comparaisons entre pays. Cela obéit à une définition très stricte de ce qu'est un chômeur et à une méthode précise : on recense par enquêtes personnalisées et vérifiées les personnes qui sont au chômage à temps complet dans la semaine précédant l'enquête. Compte tenu de l'évolution du marché du travail où se mélangent de plus en plus temps de travail et temps d'inactivité, une personne peut se trouver décomptée administrativement comme salarié et comme chômeur. Lors d'une enquête, cette même personne fera un choix, et il est possible qu'elle se déclare chômeur alors qu'elle est en activité réduite. Cela perturbe les statistiques que l'Insee produit, et mérite vérification. Cela dit, c'est dommage de ne pas avoir disposé en cette période d'interrogations de l'indicateur qui fait foi.

Matthieu Lemoine

Economiste à l'OFCE

«Ce retard ne peut que susciter des interrogations»

Economiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques, Matthieu Lemoine a publié le 14 février une étude estimant que le chiffre définitif du chômage fin 2006 serait plus proche de 8,9 % que de 8,6 %.

    L'Insee justifie le report de son enquête par des     problèmes «techniques». De quelle nature peuvent-ils être     ?

On ne peut s'en tenir qu'aux éléments d'explication donnés par l'institut lui-même. L'Insee fait valoir qu'il y a cette année un nombre anormalement élevé de personnes qui n'ont pas répondu. Il faut savoir que cette enquête est réalisée trimestriellement, avec un premier contact en face à face. Puis les gens sont rappelés par téléphone tous les trois mois. Le taux élevé de gens qui n'ont pu être joints signifie-t-il qu'ils ont retrouvé du travail ? C'est possible. Mais on peut se demander pourquoi ce phénomène est particulièrement sensible en 2006 alors qu'il ne l'a pas été en 2005.

    De là à penser que le report à l'automne de l'enquête     emploi est lié à l'échéance électorale...

La question se pose effectivement. Si les premiers résultats de l'enquête Insee, qui portent non pas sur la totalité de l'année 2006 mais sur le troisième trimestre font apparaître un taux de chômage nettement plus élevé que le chiffre établi par l'ANPE, cela ne peut que susciter des interrogations. Cela ne signifie pas que l'agence pour l'emploi n'ait pas bien fait son travail. Mais, si ses chiffres évoluent de manière divergente avec ceux qui ressortiraient de l'enquête Insee, on peut se demander si les nouvelles procédures mises en place ­ multiplication des convocations, raccourcissement des délais ­ n'ont pas aggravé les divergences avec l'enquête emploi de l'Insee.

    L'écart serait de combien ? Vous l'avez estimé à 0,3     %, mais un document anonyme attribué à deux administrateurs de     l'Insee parle d'un redressement de 0,8 %...

J'ai lu ce document, et je maintiens que l'enquête emploi de l'Insee devrait conclure à un redressement de 0,3 %. D'une part, les chiffres provisoires qui ont été évoqués pour le troisième trimestre 2006 confirment un décalage de cet ordre : l'Insee évoque un taux de chômage de 9,2 % quand l'ANPE l'estimait à 8,9 %. D'autre part, le document que vous évoquez surestime largement le nombre de radiations, en les cumulant sur douze mois. En réalité, un chômeur radié se réinscrit dans les mois qui suivent, s'il est toujours demandeur. Heureusement, 7 000 radiations supplémentaires par mois ne signifient pas que 84 000 personnes ont été définitivement radiées par l'ANPE !

    S'il apparaît que le taux de chômage fin décembre     2006 était de 8,9 %, et non pas de 8,6 %, cela a un sens     politique...

On ne peut pas le nier. D'autant que, en avril 2002, il était de 9 %...

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