PARIS
(Reuters) - Plusieurs syndicats se sont émus jeudi du compromis sur les
primes d'assurance trouvé la veille entre le ministre de la Santé et
les syndicats des praticiens du secteur privé en grève.
Xavier
Bertrand a annoncé que les primes d'assurance des chirurgiens,
anesthésistes et gynécologues pourront être prises en charge jusqu'aux
deux-tiers par la Caisse nationale d'assurance maladie.
Un
dispositif sur lequel la CFTC s'est déclarée "extrêmement réservée".
"Les assurés sociaux n'ont pas à prendre en charge les risques
professionnels des praticiens", estime le syndicat.
"Au moment où
chacun est appelé à réaliser des efforts dans le but de maîtriser les
comptes de l'assurance maladie, un engagement clair doit être pour le
moins trouvé", ajoute la CFTC dans un communiqué.
De son côté, la CFDT "désapprouve" que le "gouvernement se serve" dans les caisses de l'Assurance maladie.
Elle
réclame l'octroi d'une "enveloppe supplémentaire correspondant aux
dépenses que va engendrer cette décision afin que les engagements du
Parlement en matière de dépenses maladie soient respectés".
Même
Philippe Cuq, président de l'Union des chirurgiens de France (UCDF),
reconnaît que le système retenu est "un peu étrange" mais surtout qu'il
ne ramènera pas les assureurs à plus de raison dans leur politique
tarifaire.
LES GRÉVISTES RÉFUTENT TOUTE SURENCHÈRE
"Cette
solution immédiate satisfait financièrement les praticiens qui ne
pouvaient plus payer les assureurs mais réfléchissons bien c'est de
l'argent de l'assurance-maladie qui va chez des assureurs privés. Ce
sont les assurés sociaux qui vont régler la facture", a-t-il expliqué
sur France 2.
Après huit heures de discussions au ministère de la
Santé et malgré l'accord sur les primes d'assurance, les syndicats des
chirurgiens, gynécologues et obstétriciens du secteur privé ont appelé
à la poursuite du mouvement de grève lancé le 24 juillet.
Principale pierre d'achoppement : la revalorisation de leurs tarifs.
De
nombreuses opérations chirurgicales non urgentes ont été reportées
depuis 11 jours mais la situation devient plus difficile dans les
cliniques. Les grévistes ont expliqué réfléchir à de nouveaux modes
d'action mais se défendent de toute surenchère.
Ils dénoncent la non-application d'accords signés en août 2004, intégrant cette revalorisation.
"Nous
avions des accords signés, il fallait les respecter", a souligné
Philippe Cuq. Le ministère de la Santé a demandé mercredi qu'une étude
soit menée sur le terrain sur l'application des accords de 2004.
"Si
vraiment nous étions dans une situation privilégiée et des nantis, les
jeunes se bousculeraient au portillon pour venir faire chirurgie, or
c'est le contraire. Depuis quelques années, les jeunes ne veulent plus
faire ce métier dans ces conditions-là, et on les comprend", a expliqué
Philippe Cuq.