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ini les files d'attente, la décoration jaune et bleu, les hygiaphones : pour "redonner envie aux gens et en particulier aux jeunes" d'y
venir, La Poste réaménage ses bureaux. En six mois, 22 "bureaux
pionniers" ont été ouverts dans toute la France, dont, lundi 11 avril,
celui de la rue Cler dans le 7e arrondissement de Paris. Les murs et les
planchers de couleur claire donnent de la lumière, les guichets sont
nettement identifiés (retrait-dépôt courrier-colis, services bancaires,
libre service).
La grande nouveauté est la création d'un
"espace accueil", situé à l'entrée. La personne qui y est installée
(normalement, un cadre) est chargée d'orienter l'usager vers l'"espace"
qui correspond à sa démarche.
Selon les responsables de La
Poste, 60 % des demandes peuvent être traitées en dehors des guichets.
Ainsi à celui qui a besoin d'un carnet de timbres, on conseillera
l'automate ; les autres seront orientés vers l'agent chargé de traiter
l'un des 400 services gérés par La Poste.
NOUVEAU FONCTIONNEMENT
Du
versement des prestations sociales au CCP, en passant par le courrier
professionnel, les recommandés ou les paquets, La Poste reçoit une
clientèle très diverse.
Les bureaux pionniers ont été choisis de manière à être "représentatifs de tous les types de clientèle et de tous les formats de bureaux" (centre-ville, campagne, zone urbaine sensible, etc.).
Les
dirigeants de l'entreprise publique ont imposé le calendrier avec
beaucoup de volontarisme. Au siège, quatre personnes dirigent cette
opération. "La première réunion a eu lieu en mai 2005 et nous avons ouvert le 24 octobre", se souvient Christian Lavaud, chef de l'établissement de Trélazé, dans la banlieue d'Angers (Maine-et-Loire).
Avec
les 13 agents de son bureau, il a débattu avec les différents
prestataires (informatique, aménagements, mobilier, etc.) ; il a aussi
imaginé un nouveau fonctionnement, comme l'ouverture d'un troisième
guichet l'après-midi "en fonction du trafic" et notamment au
moment du versement du RMI et autres allocations. A Trélazé, comme
partout, les systèmes de sécurité sont revus de manière à éviter la
séparation entre le guichetier et le client.
L'autre innovation
est la création de l'"espace boutique". Des objets utilitaires
(enveloppes, emballages, timbres) aux petits cadeaux (stylos, carnets,
pot à crayons, porte-clés),
La Poste joue à la fois sur l'achat
utile et sur celui d'impulsion. Apparemment avec succès : alors que
dans un bureau classique, la dépense moyenne est de 3 euros, celle-ci
s'élève à 15 euros lorsqu'il y a une boutique.
Pour ce projet,
l'entreprise publique est allée puiser des idées à l'étranger,
notamment en Belgique et en Pologne, qui avaient de l'avance en matière
de réaménagement des bureaux.
"On les a conçus comme
quelque chose qui perdure dans le temps, car la durée de vie d'un
bureau de poste est trois fois plus longue que celle d'un commerce", explique Catherine Dupont, architecte du cabinet Extrêmes Latitudes.
Françoise Chirot |