LA LUTTE CONTRE LE CPE CONTINUE
PARIS (AP) - "Entretenir la flamme jusqu'à la fin des vacances
scolaires". Telle est la philosophie des organisations de lycéens et
d'étudiants qui poursuivaient jeudi leurs manifestations dans plusieurs
villes de France contre le contrat première embauche, avec une forte mobilisation à Rennes où une assemblée générale de la coordination nationale étudiante doit se tenir samedi. A
Rennes -ville à la pointe du mouvement de contestation- plus de 3.000
personnes selon la police, 10.000 à 12.000 selon les organisateurs, ont
défilé jeudi pour exiger une nouvelle fois le retrait du contrat
première embauche (CPE). La police a également compté 2.000 étudiants
et lycéens dans les rues de Nantes. Les manifestants étaient près d'un millier à Toulouse selon la police, 2.000 selon les organisateurs, entre 400 et 1.000 à Lyon selon les sources, ou encore 150 à 400 à Marseille derrière une banderole proclamant "Jeunesse en lutte". Quelques dizaines à quelques centaines de protestataires -en fonction des villes- se sont également rassemblés à Bordeaux, Brest, Lorient ou encore Paris devant la Sorbonne. Malgré
les vacances d'hiver qui commencent à partir de samedi dans l'académie
de Rennes, porte-drapeau de la fronde anti-CPE, une assemblée générale
de la coordination nationale est prévue samedi à partir de 14h à
l'université Rennes II. Trois représentants pour chaque université en grève
et deux représentants par "université mobilisée", c'est-à-dire où il y
a eu des manifestations et des assemblées générales sans blocage,
seront présents selon l'Union nationale des étudiants de France (UNEF,
premier syndicat étudiant). Selon l'UNEF, les universités de
Rennes, Poitiers, Toulouse, Nantes, Brest et La Rochelle sont
actuellement touchées par des mouvements de grève. Une
nouvelle semaine d'action à partir de lundi, dont la journée de
mobilisation prévue le 23 février -jour du début du débat sur le CPE au
Sénat après son adoption par l'Assemblée nationale le 9 février- sera
notamment à l'ordre du jour de l'assemblée générale de samedi. Par
ailleurs, le collectif "jeunes" -qui regroupe une quinzaine
d'organisations de jeunesse dont les mouvements lycéens et étudiants-
devait également se réunir jeudi dans la soirée à Paris pour décider
des suites à donner au mouvement. "La semaine prochaine ne
sera pas évidente en terme de mobilisation", reconnaissait-on jeudi à
l'UNEF. A partir de ce week-end, et jusqu'au 26 février, outre Rennes,
ce sont au total 21 académies sur les 25 que compte la France qui
seront en congés d'hiver. Seules les académies de Paris,
Créteil, Versailles et Bordeaux seront sorties de la période des
vacances à partir de lundi. Une manifestation est d'ailleurs prévue le
23 février dans la capitale. Les étudiants et les lycéens
espèrent tout de même réussir à "maintenir la pression" jusqu'au 7
mars, prochaine "grande" journée nationale de manifestations dans toute
la France à l'appel des mouvements de jeunesse, de tous les syndicats
de salariés, et avec le soutien des partis de gauche. Les congés seront
terminés partout. Le 7 février dernier, entre 220.000 et plus
de 400.000 personnes selon les sources avaient manifesté dans toute la
France pour exiger le retrait du CPE. AP god/lat1/sio1/ler1/nvm1/mw
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