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Gauche ouvrière et chrétienne
6 janvier 2006

LES PROGRAMMES SCOLAIRES AU REGIME FLOU DE ROBIEN

Le ministre de l'education ,gilles deRobien,devrait se souvenir qu'il est souhaitable de consulter tous les professeurs,les enseignants avant de vouloir revolutionner les programmes scolaires et il doit aussi savpoir qu'il est jamais bon de faire passer une reforme en force,qu'il se souvienne de ses predecesseurs sur ce sujet;
surtout que ce que fillon voulait faire exister dejà dans l'enseignement actuel,il suffirait de voir avec tous les professionnels comment alleger la somme de travail demander aux eleves,et le fait d'autoriser les eleves à quitter l'ecole à 14-15ans est une aberration;a moins que de Robien vueille,comme certains de ses predecesseurs,mettre une quategorie de jeunes sur la voix de garage ou les obliger à prendre un metier qu'ils ne souhaiteraient pas
Sur l'enseignement,le ministre devrait prendre toutes ses precautions avant de tout chambouler;l'enseignement scolaire est une periode trop serieuse (pour les jeunes et pour notre pays)pour vouloir tout changer sans consulter les differents professionnels concernes




Les programmes scolaires au régime flou de Robien

par Emmanuel DAVIDENKOFF

On lui prédit «le bang, des grèves partout», mais il n'en a cure : Gilles de Robien a annoncé hier dans le Parisien-Aujourd'hui qu'il allait «revoir les programmes» scolaires. A la baisse : le ministre de l'Education nationale est effaré par «la somme de connaissances que les élèves doivent ingurgiter» ; il préférerait «des têtes bien faites que bien pleines» et des programmes «simplifiés, éclairés». Il y a urgence : «Aujourd'hui, j'ouvre ce chantier» a précisé Robien.

En fait, son administration travaille depuis plusieurs semaines sur cette hypothèse. Une note a ainsi été transmise fin 2005 par la Direction de l'enseignement scolaire (Desco) au Haut Conseil de l'éducation (HCE) sur le futur «socle commun de connaissances et de compétences» prévu par la loi Fillon. Ce document confidentiel d'une douzaine de pages, dont Libération a eu connaissance, ne constitue pas une feuille de route. La loi confie en effet au HCE le soin de définir ledit socle et le ministère ne saurait passer une telle commande. Mais, dans la mesure où la loi prévoit aussi que la décision finale revient au ministre (qui reste donc libre de ne pas suivre l'avis que rendra le HCE), cette note indique bien la position actuelle de l'Education nationale sur ce sujet hautement inflammable. Elle annonce d'ailleurs que «les éléments constitutifs du socle seront déclinés pour chaque cycle et pour chaque année de la scolarité dans le cadre d'une adaptation des programmes».

Soupçon. L'enjeu n'est pas mince : le socle devra être maîtrisé par 100 % des élèves à la fin de leur scolarité, laquelle peut désormais s'arrêter à 14 ou 15 ans avec l'entrée en «apprentissage junior», c'est-à-dire avant que les élèves aient atteint le terme actuel de la scolarité obligatoire (16 ans et un niveau de fin de 3e). Tout en évitant d'éveiller le soupçon qui ­ avec quelques autres ­ fut fatal à Claude Allègre, à savoir se contenter d'un «Smic culturel» qui entérinerait la baisse du niveau. Le même soupçon avait enterré le rapport de la commission Fauroux, nommée en 1995 par François Bayrou et qui s'était aussi aventurée à dénoncer «l'enflure des programmes».

Le tour de passe-passe de la note est simple : formuler les connaissances et les compétences requises en termes suffisamment vagues pour qu'ils puissent correspondre aussi bien à un niveau de fin d'école primaire qu'au niveau du baccalauréat le plus exigeant. Ainsi au chapitre «Maîtrise de la langue française», il est proposé que les élèves sachent «déchiffrer tout mot de la langue [...], lire à haute voix, de façon expressive, un texte en prose ou en vers» ou encore «maîtriser les normes qui permettent de copier un texte sans faute, d'écrire un texte sous la dictée et de produire un texte», objectifs que l'on retrouve quasiment mot pour mot dans les actuels programmes de l'école élémentaire.

Idem des «principaux éléments de mathématiques», qui ne s'aventurent guère au-delà de notions que les élèves abordent au début du collège : fractions, équations à une inconnue, théorèmes de Thalès et de Pythagore, sans qu'il soit précisé si la maîtrise de ces théorèmes se réduit à la connaissance de la règle ou à la capacité à démontrer le théorème. Idem de la «culture humaniste et scientifique permettant le libre exercice de la citoyenneté» qui reprend essentiellement les programmes du primaire : «communiquer à l'oral et à l'écrit, situer dans le temps et dans l'espace, raisonner, mettre au point une démarche logique, [...] être capable de lire et comprendre une oeuvre littéraire intégrale», etc. La maîtrise d'une langue vivante ne serait requise qu'«au niveau de l'utilisateur élémentaire» : «gérer des échanges sociaux très courts [...], comprendre une lettre personnelle simple et brève, [...] identifier le sujet d'une discussion si l'échange est mené lentement et clairement»... Et celle des «techniques usuelles de l'information et de la communication» couvre en gros l'usage d'Internet, de logiciels de traitement de texte ou de tableurs et de l'e-mail.

Démission. Ces propositions ne seraient pas à prendre au pied de la lettre : l'entourage de Robien précise que «c'est une base de réflexion qui indique l'étendue des sujets à traiter au HCE». Lequel en a bien besoin : cinq mois après son installation, il est réduit à 8 membres après la démission du mathématicien Laurent Lafforgue, et le «comité consultatif» qui doit l'épauler n'est pas sorti des limbes. Ce qui fait beaucoup pour un organe dont les avis ne sont que consultatifs.

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