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Gauche ouvrière et chrétienne
23 octobre 2005

LE VRAI VISAGE DE LA DROITE

Le gouvernement favorise avant tout les PDG détenteurs d'actions.


Certains ministres se voient accusés d'être «l'ami des patrons». Thierry Breton, lui, en tant qu'ex-PDG (de France Télécom et de Thomson Multimedia...), sait mieux qu'un patron ce qui est bon, fiscalement parlant, pour un patron. Les trois réformes qu'il a présentées ou fait passer ces derniers jours, sur l'impôt sur le revenu, la solidarité sur la fortune et la taxation des plus-values d'action, sont très favorables aux riches, essentiellement aux PDG détenteurs d'actions. Détail.

La réforme fiscale

Dominique de Villepin l'avait juré, le 1er septembre, lors de sa conférence de presse : sa réforme fiscale «profitera en priorité aux classes moyennes». En fait, le nouveau barème de l'impôt sur le revenu (IR) qui devrait s'appliquer en 2007 (sur les revenus de 2006) est en grande partie illisible. Effectivement, une fraction des classes moyennes y gagnera réellement. Mais les classes populaires, beaucoup moins. Ainsi, un célibataire ayant un revenu imposable de 24 000 euros paiera 563 euros de moins d'impôt, selon les calculs de l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) ; le gain n'est que de 108 euros pour un célibataire gagnant 19 000 euros, il est quasi nul pour un célibataire gagnant 50 000 euros. En revanche, le gain est considérable pour un célibataire gagnant 182 000 euros : ­ 4 876 euros d'impôt.

Cet écart est dû à un élément technique : l'intégration de l'abattement de 20 % sur les revenus au futur barème. Comme cet abattement était plafonné à 117 500 euros, tous les revenus au-dessus de cette barre vont voir leur imposition baisser de 20 %. Pour les grands patrons du CAC 40, le gain est énorme, puisque leurs salaires se situent entre 682 000 euros et 6,6 millions d'euros par an (chiffres 2004). «Pour les plus hauts revenus, l'avantage de la réforme est simple à calculer : leur taux d'imposition passe pratiquement de 48 % du revenu annuel à 40 %», explique Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE. Autrement dit, le gouvernement Villepin s'apprête à offrir une augmentation de 8 points de pouvoir d'achat aux plus grands patrons de France.

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