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Gauche ouvrière et chrétienne
18 octobre 2008

La pause russe

La pause russe

17/10/2008 

Pendant que tous les regards des experts sont tournés vers l'Amérique, la grande crise laboure en profondeur, pays par pays.

La chronique de CHRISTIAN MAKARIAN

Il sera bien assez tôt pour dresser l'inventaire, mais il serait étonnant que, par effet de contrecoup, l'affolement des circuits financiers mondiaux ne vienne substantiellement modifier la donne géostratégique en plusieurs lieux du globe.

Le premier cas qui vient à l'esprit est celui de la Russie. Sitôt avait-elle « bouclé » son opération d'invasion de la Géorgie qu'elle apparaissait invincible. On a ainsi assisté à un incroyable ballet d'arrogance pendant quelques semaines, le temps que les banques russes accumulent les secousses telluriques. Du 1er septembre au 10 octobre, la Bourse de Moscou a perdu environ 50 %, soit l'une des plus fortes chutes enregistrées au niveau mondial, ce que le Kremlin, qui tient serrées les rênes des médias et façonne (fascine ?) l'opinion, fait tout pour dissimuler.

Les régimes autoritaires, on le sait, donnent le meilleur d'eux-mêmes en temps de péril : l'aide apportée par les Russes à l'Islande (313 000 habitants !) a, par exemple, donné lieu à un véritable délire patriotique qui n'est qu'un écran de fumée. Car le saut vers le bas est saisissant. Les grandes banques russes se révèlent notamment incapables d'interrompre le retrait de capitaux étrangers, notamment américains et britanniques, qui ne s'explique pas seulement par la chute des cours, mais aussi par la perte de confiance dans la maison Russie.

Ce qui était diplomatiquement inenvisageable, à savoir des mesures de rétorsion économique après le morcellement de la Géorgie, le marché s'en charge tout seul. En réalité, on peut se demander si la crise internationale n'aboutira pas, finalement, à « calmer » les Russes et à faciliter considérablement nos rapports avec eux. La baisse du prix du pétrole, que bien peu avaient prévue, semble aller dans ce sens.

Comment peut réagir un pays dans lequel 70 % de la capitalisation boursière relève du secteur des hydrocarbures, quand l'or noir perd près de la moitié de sa valeur en trois mois ? C'est l'une des vraies questions que soulève, notamment, la catastrophe financière. La nature de la réponse dépendra en grande partie de l'habileté européenne à négocier un partenariat stratégique équitable entre l'UE et Moscou. Cette fois, le rendez-vous ne doit pas être manqué.

Les régimes autoritaires, on le sait, donnent le meilleur d'eux-mêmes en temps de péril : l'aide apportée par les Russes à l'Islande (313 000 habitants !) a, par exemple, donné lieu à un véritable délire patriotique qui n'est qu'un écran de fumée. Car le saut vers le bas est saisissant. Les grandes banques russes se révèlent notamment incapables d'interrompre le retrait de capitaux étrangers, notamment américains et britanniques, qui ne s'explique pas seulement par la chute des cours, mais aussi par la perte de confiance dans la maison Russie.

Ce qui était diplomatiquement inenvisageable, à savoir des mesures de rétorsion économique après le morcellement de la Géorgie, le marché s'en charge tout seul. En réalité, on peut se demander si la crise internationale n'aboutira pas, finalement, à « calmer » les Russes et à faciliter considérablement nos rapports avec eux. La baisse du prix du pétrole, que bien peu avaient prévue, semble aller dans ce sens.

Comment peut réagir un pays dans lequel 70 % de la capitalisation boursière relève du secteur des hydrocarbures, quand l'or noir perd près de la moitié de sa valeur en trois mois ? C'est l'une des vraies questions que soulève, notamment, la catastrophe financière. La nature de la réponse dépendra en grande partie de l'habileté européenne à négocier un partenariat stratégique équitable entre l'UE et Moscou. Cette fois, le rendez-vous ne doit pas être manqué

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