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Gauche ouvrière et chrétienne
15 octobre 2008

La crise est-elle terminée?

La crise est-elle terminée?

Par Laura Raim, mis à jour le 14/10/2008 

A en croire l'euphorie qui gagne les marchés boursier depuis lundi, on pourrait le penser. Mais, si la panique des Bourses semble derrière nous, pour l'économie réelle, la crise est loin d'être terminée...

Certains osent l'espérer: la crise financière serait derrière nous... Les bourses continuent de monter dans un marché toujours porté par les annonces d'interventions gouvernementales massives.

"Un tournant de la crise"
L'ancien président du Fonds monétaire international (FMI), Michel Camdessus, estime que "nous sommes probablement à un tournant de la crise", dans un entretien publié mardi par Le Figaro. En effet, le plan européen de lutte contre la crise devrait permettre "à la fois de rétablir la liquidité des marchés et d'offrir aux banques les recapitalisations nécessaires", explique t-il. 

Outre Manche, l'optimisme semble prévaloir: "La lumière au bout du tunnel pourrait sembler encore très lointaine, mais cette fois, elle semble bien réelle", souligne le Financial Times.

"Le pire de la crise financière est derrière nous, confirme Eric Dubois, chef du département de la conjoncture de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), le plan de sauvetage a clairement rassuré les marchés." "En revanche, il reste à voir si cet effet positif se répercute sur le marché interbancaire. Pour l'instant, on en est encore loin", nuance t-il.

"Il n'y aura pas de Grande Dépression"
Selon Mathieu Plane, économiste au Centre de recherche en économie de Sciences Po (OFCE), "les bourses devraient bien se stabiliser, étant moins à la merci de facteurs psychologiques de défiance et de panique". Toutefois, la remontée des places financières n'empêchera pas une crise économique. L'assombrissement des perspectives pour l'économie réelle est bien là, et parti pour durer. Certes, "le monde devrait échapper à une nouvelle Grande Dépression comme celle de 1929, affirme Mathieu Plane, mais le plan de sauvetage des banques ne permet pas d'éviter un fort ralentissement de l'activité économique."

"Les marchés seront davantage déterminés par les fondamentaux économiques, mais ces fondamentaux peuvent être mauvais. Cela dépendra de la vitesse à laquelle les entreprises se désendettent et de leurs perspectives de profits. Et ces fondamentaux fragiles pourront encore entraîner d'importantes  fluctuations dans le marché," explique l'économiste de l'OFCE.

La récession est - presque - là
Si, comme le prévoit la Banque de France, la croissance est négative au troisième trimestre, la France alignerait alors deux trimestres de recul du PIB, ce qui correspondrait à une situation de récession technique. En effet, le resserrement du crédit se traduit pour les entreprises par une baisse des investissements et donc de l'activité, signifiant  une montée du chômage. Et pour les ménages, la rareté du crédit implique un ralentissement du marché immobilier. Et les conséquences s'en ressentent rapidement, par exemple dans le secteur du bâtiment. "En 2008, les mises en chantier pourraient être inférieures de 90.000 à celles de 2007 (435.000). Environ 180.000 salariés sont donc menacés de se retrouver au chômage", affirmait Alain Dinin, PDG de Nexity, premier promoteur français, la semaine dernière.

En France, c'est la consommation des ménages qui inquiète le plus. L'inflation a beau avoir reculé en septembre, tout comme en Espagne, en Italie et en Hongrie, "pour la consommation, le mal est déjà fait", commente Alexander Law, analyste chez Xerfi. Le recul des prix en France reflète certes la détente des cours du pétrole mais aussi "hélas, une demande en berne", explique l'analyste: "préoccupés par leur pouvoir d'achat et par la dégradation des conditions sur le marché du travail, les Français ont également dû faire face à un environnement économique anxiogène".

Enfin, les ménages et les entreprises s'étant surendettés pendant des années, "même si leur désendettement va pouvoir se faire de manière plus progressive grâce au plan de sauvetage, le processus sera douloureux", prévient Mathieu Plane. Les signaux les plus négatifs viennent d'Allemagne, première économie européenne. Dans leur rapport d'automne, les grands instituts de conjoncture ont évoqué un pays "au bord de la récession", qui connaîtra l'an prochain une croissance de 0,2%, voire un recul du PIB.

L'orage financier s'éloigne, mais la crise économique ne fait que

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