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Gauche ouvrière et chrétienne
17 janvier 2008

Le plan banlieue dont rêve le Conseil national des villes

Ce que rêvent ceux du Conseil national des villes,ne sera certainement qu'un rêve

car ,cela serait étonnant que Sarkosy et Fillon satisfassent leurs demandes.

Et ce que doit annoncer  le gouvernement début février ne sera ,sans doute,qu'un replâtrage

Le Président de la G.O.C.

TONINO SERAFINI

QUOTIDIEN : jeudi 17 janvier 2008

 

C’est ce qui s’appelle se recentrer sur l’essentiel après la cacophonie au sommet de l’Etat concernant le plan en faveur des banlieues, dont l’annonce est sans cesse reportée. Hier, le Conseil national des villes (CNV) a tenu à «alerter le président de la République et le Premier ministre de la gravité de la situation et des mesures urgentes à mettre en œuvre». Instance de réflexion et de propositions, le CNV a pour mission de conseiller le gouvernement sur l’épineux dossier de la politique de la ville et du développement social urbain.

Composé notamment d’élus de communes en difficulté et de toutes étiquettes politiques (Sarcelles, Vaulx-en-Velin, Chanteloup-les-Vignes, Montfermeil, Sotteville-lès-Rouen, Bron…), le Conseil national des villes a déroulé, hier, cinq propositions, «émanant de gens du terrain» et jugées «nécessaires» à la réussite d’un plan en faveur des quartiers.

Pour commencer, le CNV estime que dans les quartiers en difficulté, l’Etat se doit d’assurer ses missions de «droit commun» notamment «en matière de sécurité et d’éducation», a énoncé Agathe Carrière, première adjointe au maire (UMP) du Havre. Ainsi Paris est bien mieux doté en services de police que le département voisin de Seine-Saint-Denis, où ont débuté les émeutes de l’automne 2005. Pareil dans le domaine scolaire: 50% des enseignants exerçant dans le «9-3» ont une expérience de moins de deux ans.

A ce recentrage des missions de droit communs doivent s’ajouter «des dispositions plus ciblées». Elles touchent aux domaines de la fiscalité locale, de l’emploi des jeunes, de la santé, ou de l’école et de la réussite éducative. Concernant les finances locales, le CNV demande une réforme de la Dotation de solidarité urbaine (DSU) pour qu’elle soit davantage orientée en faveur des communes les pauvres.

«Nous n’avons pratiquement pas de TP (taxe professionnelle, ndlr)», a pointé François Pupponi le maire socialiste de Sarcelles, citant en exemple sa commune qui subit les nuisances de Roissy, mais ne touche pas de TP. «On a mis les populations qui ont le plus de besoins dans les communes qui ont le moins de moyens. Dans nos villes, 40% des habitants ne payent pas l’impôt local», a-t-il encore souligné. Pour boucler quand même leurs budgets, ces communes exsangues pratiquent un impôt local trois fois supérieur aux villes riches.

Concernant l’enseignement, le CNV juge nécessaire «des plans expérimentaux contre l’échec scolaire». Dans ces quartiers où le taux chômage est deux à trois fois supérieur à la moyenne nationale, une «mobilisation de tous les acteurs est nécessaire pour sortir les 16-25 ans du chômage».

Toutes ces propositions contredisent Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville. Lundi, elle avait désavoué à mots couverts sa secrétaire d’Etat chargé de la Ville, Fadela Amara, affirmant que «ce n’est pas d’un énième plan qu’ont besoin les quartiers difficiles, mais d’une dynamique globale». Ce qui a valu à Boutin de se faire recadrer par François Fillon. Le Premier ministre s’est dit favorable à «une politique spécifique aux quartiers» citant l’emploi, l’école et le désenclavement.

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