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Gauche ouvrière et chrétienne
17 mai 2006

L’université envahie par la précarité

AU MOMENT DES MANIFESTATIONS ,DES GREVES ET DES OCCUPATIONS DES UNIVERSITES,NOUS AVONS ENTENDU PAR DES PARENTS DE DROITE ET DES MINISTRES UMP QUE LES ETUDIANTS N'AVAIENT PAS ENTRER DANS LE MOUVEMENT.

L'ENQUETE CI DESSOUS DEVRAIENT METTRE LES CHOSES EN PLACE ET SI LES DETRACTEURS DE LA LUTTE ANTI CPE NE SONT PAS ENCORE CONVAINCU ILS N'AURONT QU'ALLER SE RENSEIGNER DANS LES DIFFERENTS ETABLISSEMENTS ET ILS S'APERCEVRONT QUE LES JEUNES ,DONT LES PARENTS N'ONT PAS LES MOYENS FINANCIERS,PAYENT DES LOYERS EXORBITANTS ET SON OBLIGE DE TRAVAILLER ET LA PLUS PART AU NOIR POUR POUVOIR PAYER LEURS ETUDES QU'ILS SOIENT FRANCAIS OU ETRANGERS ET BEAUCOUP SONT OBLIGES DE SE NOURRIR GRACE AUX ASSOCIATIONS COMMES LES RESTOS DU COEUR ,LE SECOURS  CATHOLIQUE OU ENCORE LE SECOURS  POPULAIRE.

LA LOI DE SARKOSY RENDRA ENCORE PLUS DUR LA VIE DES ETUDIANTS ETRANGERS.

L'EGALITE DEVANT L'ENSEIGNEMENT ET LA FORMATION N'EST PAS DU TOUT D'ACTUALITE AVEC NOS GOUVERNANTS ACTUELS

                       

Formation . Le contrat première embauche n’était pas l’unique mesure à fragiliser les étudiants. Ils se sont mobilisés, entraînant avec eux l’ensemble du corps universitaire, lui aussi précarisé.

                                         

Alors que les cours dans les universités ont repris leur rythme de croisière et que les cours de rattrapage s’organisent, de nombreux étudiants ont encore en tête la belle victoire qu’ils ont obtenue contre le CPE. Si certains ont qualifié cette mobilisation d’« égoïste », la cause principale de l’engagement des jeunes ne fait aucun doute. Ainsi, explique Michael Zemmour, responsable des questions de précarité à l’UNEF : « Pour les étudiants, c’était assez facile de se représenter les effets du CPE, parce qu’on connaît déjà les effets de la précarité. » En effet, sur les 2,2 millions d’étudiants, 800 000 doivent travailler pour financer leur scolarité. Une réalité qui handicape la réussite aux examens car « à partir d’un certain seuil, une activité non intégrée aux études est une activité concurrente des études, une activité qui compromet les succès aux examens », souligne Louis Gruel, chargé de mission à l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), dans le magazine OVE infos d’avril 2002. Étudier coûte en effet de plus en plus cher, suite à l’augmentation continue des frais d’inscription aux facultés, des prix du ticket de restaurant universitaire et surtout des loyers. Du coup, un étudiant sur cinq est obligé d’arrêter la fac pour raisons financières. Pour combattre cela, estime le militant de l’UNEF, « les bourses sont insuffisantes » et ne permettent pas aux jeunes de se loger ailleurs que chez leurs parents. Or, avoir la possibilité d’habiter loin du domicile parental est souvent une des conditions sine qua non de suivre un cursus choisi, tant les offres d’enseignements sont concentrées en Île-de-France ou dans les grandes métropoles régionales.

À cette précarité quotidienne vient s’en ajouter une autre plus insidieuse : la généralisation du travail gratuit. Ainsi, de nombreux jeunes sont obligés de faire des stages dans le cadre de leur formation, non rémunérés pour la plupart. Charlotte, du pôle juridique de Génération précaire, souligne ainsi qu’il y aurait « 800 000 stages par an, dont 100 000 emplois déguisés ». Face à ce phénomène, Dominique de Villepin a présenté une charte le 26 avril, reposant sur trois grands piliers : la convention de stage obligatoire, la limitation de la durée des stages hors parcours pédagogique à six mois, et une gratification pour les stages de plus de trois mois d’un minimum de 360 euros par mois. Pour Charlotte, cette charte est « absolument insuffisante » car elle « n’a pas un caractère contraignant » et elle « légalise le sous-salariat ».

Le tableau se noircit encore lorsqu’on ajoute la situation des étudiants étrangers qui sont « des étudiants avec des droits inférieurs ou sans droits », selon Michael Zemmour. La situation est particulièrement inquiétante pour les étudiants ressortissants de pays n’appartenant pas à l’Union européenne. Ceux-ci ne peuvent travailler que dans la limite d’un mi-temps annuel et à condition d’obtenir une autorisation provisoire de travail, valable neuf mois maximum et renouvelable. Il faut aussi savoir que l’autorisation de travail est une facilité accordée aux étrangers, qui ne leur donne dès lors aucunement droit à des allocations de chômage. « Certains sont donc dans une extrême précarité », regrette Michael Zemmour, et sont alors poussés à travailler au noir ou à habiter dans des immeubles insalubres tels que ceux dont les incendies ont provoqué la mort de 24 personnes l’été dernier. Il faut ajouter que si le projet de loi présenté par Nicolas Sarkozy sur l’immigration est adopté, ne pourra pas venir étudier en France qui veut. Ainsi, dès la rentrée prochaine, les étudiants étrangers bénéficiant d’un visa seraient choisis en fonction de leur projet d’études, de leurs compétences linguistiques, des relations bilatérales entre la France et le pays d’origine et des intérêts des deux pays, notamment. Or, cette nouvelle discrimination ne garantira en rien l’étudiant d’échapper à la précarité.

Toutefois, les étudiants ne sont pas les seuls à subir la loi de la flexibilité : les personnels universitaires, enseignants et non-enseignants, en font eux aussi les frais. Ainsi, concernant les personnels IATOSS (non-enseignants), Mireille Guibilato, responsable de la FERC sup (CGT), relève qu’« il y a entre 15 000 et 20 000 précaires pour 60 000 titulaires ». « Le nombre de postes aux concours de la fonction publique est en baisse constante, donc une très petite partie de ces précaires est titularisée. » Il existe ainsi de nombreux contrats couvrant les IATOSS : emplois-jeunes, CDD, CES... Les enseignants sont eux aussi touchés par ce que, Michel Fortuné, responsable de la situation des personnels au SNES sup FSU, appelle « la multiplication des corps particuliers, des statuts et des contrats ». Or, rappelle le syndicaliste, « selon la loi Sapin de 2001, est considéré comme précaire tout personnel qui assure des fonctions qui pourraient être prises en charge par un fonctionnaire titulaire. » Dans ce cadre, nombreux sont les enseignants précaires. Ainsi, observe Thierry Pagnier, du collectif des doctorants de Paris-III Sorbonne nouvelle, « depuis 1998, le nombre de non-titulaires a augmenté plus de deux fois plus vite que celui des titulaires ; à tel point qu’aujourd’hui un enseignant sur cinq est non titulaire ».

De quoi remettre en cause l’idée reçue selon laquelle les personnels universitaires seraient des privilégiés...

Christophe Zoia

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